Comprendre le phénomène du plafond de verre

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Le concept du plafond de verre n’est pas un nouveau concept dans le monde professionnel. Ce concept définit la difficulté qu’ont les femmes à accéder aux « hautes » sphères hiérarchiques dans les entreprises. Heureusement, depuis quelques années, le gouvernement français ainsi que l’Union européenne ont commencé à fixer des quotas sur le nombre de femmes dans ces niveaux supérieurs hiérarchiques des entreprises. Qu’est-ce que le plafond de verre ? Comment le briser ? Les réponses dans cet article.

Phénomène du plafond de verre : origine et définition

Le concept de « plafond de verre » est né dans les années 1970 aux États-Unis, faisant référence à une barrière invisible qui empêche certains groupes, comme les femmes et les minorités d’atteindre les niveaux supérieurs de la hiérarchie d’une entreprise.

Malheureusement, même si le constat à propos de ce phénomène a été fait dans les années 70, les chiffres de BPI France collectés en décembre 2022 démontrent que ce phénomène est encore bien présent. En effet, si les femmes représentent 49% de la population active en France, seuls 12% dirigent une entreprise de taille moyenne ou intermédiaire. Le constat est encore plus sombre quand on sait que plus une entreprise a une taille considérable, plus il est peu probable pour les femmes d’y accéder au statut de dirigeante.

Phénomène du plafond de verre : les manifestations

C’est dans les hautes hiérarchies d’une entreprise que le phénomène du plafond de verre est le plus observé. Les faits parlent d’eux-mêmes : les femmes sont peu présentes dans le domaine du management d’entreprise, que ce soit dans les postes de président ou de PDG ou dans les différents organes de direction. Peu de femmes siègent aux comités d’exécution ou de direction d’une entreprise et encore moins dans les organes de décision.

Les derniers chiffres viennent étayer ces faits. En 2021, par exemple, les membres des conseils d’administration des entreprises de grande taille cotées en bourse de l’Union européenne n’étaient constitués que de 30,6% de femmes.  En 2022, les statistiques n’étaient pas meilleures. Selon une étude de l’European Institute for Gender Equality, seule 1 sur 10 des grandes entreprises nommaient des femmes comme président ou PDG.

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Phénomène du plafond de verre : comment le briser?

Depuis quelques années, la France et l’Union européenne en général essaient de faire bouger les choses concernant le phénomène de plafond de verre. La mixité est au rendez-vous et plusieurs textes viennent l’encadrer.

Le cas de l’Union européenne

Le 22 novembre 2022, le parlement européen a approuvé la « directive Women on Boards ». Ce texte stipule qu’avant le mois de juillet 2026, au moins 40% des postes administratives et non exécutives des entreprises cotées en bourse de l’Union européenne soient occupées par des femmes. Pour que ces directives soient prises en compte par les grandes entreprises, une fois par an, elles doivent fournir aux autorités compétentes des renseignements sur la représentation des femmes et des hommes au sein de leurs conseils d’administration.

Par ailleurs, des sanctions dissuasives doivent être mises en place par les États membres pour pousser les entreprises à respecter cette loi. Ainsi, une amende peut être exigée en cas de non-respect de cette exigence. Il faut noter que les PME ayant moins de 250 employés ne sont pas concernées par ces quotas.

Le cas de la France

Pour la France, deux lois prévoient la suppression du phénomène du plafond de verre. La première loi est la loi Copé-Zimmermann du 27 janvier 2011. Cette loi exige une représentation de 40% de chaque sexe au sein du conseil d’administration des entreprises cotées en bourses et des sociétés ayant plus de 250 employés. Toutefois, cette loi a une petite faille puisque c’est seulement le conseil d’administration qui en est concerné. Ainsi, même si une entreprise respecte le quota dans son CA, il peut arriver que peu de femmes voire aucune ne siège aux comités exécutifs et décisionnels.

La loi Rixain du 24 décembre 2021 vient remédier cette lacune. Cette loi impose une proportion de chaque genre au sein des cadres dirigeants d’une entreprise de plus de 1000 salariés. Ainsi, le pourcentage de femmes au sein de ces instances ne peut être inférieur à 30% à partir de mars 2026 et 40% à partir de mars 2029.

Ainsi, la France essaie à tout prix de permettre aux femmes d’accéder aux sphères de la direction et de l’administration d’entreprise en instaurant une politique de double quota avec ces deux lois. La parité a le vent en poupe au sein de l’Union européenne. La balle est désormais dans le camp des entreprises concernées pour briser le phénomène de plafond de verre et promouvoir ainsi l’égalité homme femme.

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